une journée extraordinaire (BLOG 96)
mardi, décembre 17, 2024
As time goes by
samedi, décembre 16, 2023
Gardien du temple
mais l'heure, sans être grave,
est à la mélancolie.
Un anniversaire.
21 années écoulées, jour pour jour, depuis ce brusque départ.
Et le souvenir toujours intact de Pipo, ce frère musicien qui s'endormit sur le comptoir d'un bar de nuit, au creux de la vallée. Sans raison. Sans prévenir. Un dernier verre après un ultime concert. Les instruments dans le coffre. Le verre de l'amitié pour clore la soirée. Un dernier verre.
Il n'y en aura pas d'autre.
Il s'en est passé des choses, ici bas, depuis toutes ces années. Tu imagines bien, fratello mio.
Remarque, si le paradis des musiciens existe, tu as eu de belles surprises cette année encore.
Tu as vu:
les Irlandais ont pris la tangente.
Sinéad O' Connor, suivie de Shane MacGowan. L'Irlande nous était chère. Nous avions foulé le sol de ses bars ensemble.
Mais ici un départ a été plus dur que les autres.
Cette année nous a enlevé celui qui avait mis le feu aux poudres.
La tête de proue de notre premier groupe. Bloc 96.
Fin des années 70.
Il était le dernier des Mohicans.
Notre Ginger a rendu l'âme.
Cette âme cabossée,
qui nous avait montré le chemin dans ces années de braises, de sang et de sueur.
Le premier groupe punk de l'histoire de cette vallée industrielle de la Fensh.
Punk, il l'était.
Plus intensément que tous.
Les concerts, avec lui, devenaient des combats. Du sang, de la sueur. aucunes larmes.
La rage.
Vous voilà réunis. Rol à la basse, Ginger au chant, et toi à la guitare, fratello mio.
Bloc 96, presqu'au complet.
Vous ne m'en voudrez pas, mais je ne souhaite pas vous rejoindre encore.
Il faut bien quelqu'un ici bas pour entretenir et honorer votre mémoire mes amis, mon frère.
Et puis il me reste encore quelques enfants à accompagner. Le temps nécessaire.
Ils ont l'âge que nous avions quand nous nous sommes rencontrés.
Mais ils semblent plus sereins.
Loins de nos préoccupations de l'époque. Loins des usines, de l'ennui, et de cet avenir terne, pour seule promesse.
Loins de cette révolte qui nous animait et qui transperçait nos instruments, chaque week-end, sur des scènes improbables.
Et pourtant je leur souhaite de vivre, ne serait-ce qu'une heure, le bonheur de cette jeunesse là.
No future.
Notre présent.
Intense.
Vous me manquez mes amis.
Tu me manques mon frère adoré.
Je termine ce que j'ai à faire, et je vous rejoins.
Préparez la foudre, et les pansements. Cette réunion sera terrible.
Une belle bagarre. A crever les tympans de tous les saints et diables réunis.
Je vous aime
un peu seul, ici bas
de tout mon coeur
tant qu'il bat
jeudi, janvier 12, 2023
FEEDBECK
Geoffrey Arnold Beck, dit Jeff Beck
(photo:Paul Natking)
«Cela peut nuire, probablement. Mais je ne suis pas le genre d’artiste à peindre la même nature morte tous les jours. La guitare permet un nombre infini de variations. Elle n’a jamais le même son. Tout dépend de la façon dont vous la touchez. C’est un instrument magique, j’essaie d’en explorer toutes les possibilités», (Libération. 2021)
mardi, décembre 20, 2022
Pipo, a message to you
(photo; Chalkie Davies)
Et donc nous y sommes
vingt années
se sont écoulées depuis ton départ
fratello mio
et cet hiver, de ce triste anniversaire, ne nous réserve que peu de bonnes surprises
le crabe a emporté Wilko Johnson
héros de ce sport que nous pratiquions dans les sous-sols d'un vieux cinéma de quartier
au creux de la vallée
par tous les temps, les amplis à fond, sans doute pour nous réchauffer
nos presque vingt ans
Les Argentins ont emporté la coupe
de ce sport que nous pratiquions par tous les temps, et même, je m'en souviens, dans la neige
sous les couleurs du Football Union Club de Knutange
(F.U.C.K. imprimé sur nos maillots)
nos à peine vingt ans
une "brève maladie" a emporté ces jours-ci Terry Hall
leader des Specials
qui nous faisait danser par tous les temps, nos pork pie hat vissés sur le crâne
sur ce ska endiablé qui avait montré une issue au no-futur du punk encore incandescent
nos vingt ans
cette vingtaine, un siècle ressenti, a rempli notre réservoir à souvenirs pour les décennies à venir
au regard de cette époque bénie, vingt années, c'est une éternité
et pourtant, c'est parfois peu
vingt années se sont écoulées depuis ton départ
et pourtant j'entends encore ta voix, ton rire, les notes sorties de ta guitare. comme si c'était hier
et ça me va très bien
je veux bien oublier le reste
toi je te veux encore à mes côtés
pour quelques années
une éternité
à nouveau
fratello mio
ti bacio
mercredi, novembre 23, 2022
BACK IN THE NIGHT
( photo: Gus Stewart)
Il reste peu de monde autour de moi pour partager le souvenir de ce grand seigneur ( saigneur?) du pub rock, du rock British...du rock tout court, en fait.
Qui se souvient de lui?
Pour qui a-t-il vraiment compté?
Une poignée d’amis (pas les plus jeunes, certes), mais parmi les meilleurs !
Ceux qui, comme moi, sont passés de la bougie à l’électricité, en un album!
Pas le premier, Down By The Jetty (des bons Dr. Feelgood), qui n’était pas parvenu à nos oreilles , mais le second Malpractice qui atterrit sur nos platines en cette année 1975.
Électrochoc !
Et, parmi ce quatuor de prolos surexcités, celui qui, de ses bonds sur scène, dépassait d’une tête ses camarades,
et redéfinissait les règles du guitariste de rock: Wilko Johnson.
Contrairement à la génération précédente,
ce type n'était pas un guitar hero
juste un jeune type nerveux,
comme nous ,
prêt à en découdre,
comme nous,
infatigable,
comme nous.
Et qui avait, avec ses copains, l'insolence de redéfinir le monde en trois accords.
Mais les bons.
Son jeu, inspiré de Mick Green et ses Pirates, était mordant, incisif, tranchant comme une lame,
et le son de sa Telecaster percutait chaque syllabe de l’enfant terrible au chant : le grand Lee Brilleaux
En 1975, ils étaient les plus forts.
Parce qu'ils avaient faim.
Alors ils ont dressé la table
et nous ont becquetés tout crus.
Et le mouvement punk,
déjà prêt à la renverser,
(la table)
attendait son tour ( une question de mois…1976/77)
Mais avant de passer à l’arrière plan du déferlement « no future »,
ils ont tenté de braquer la caisse, histoire de se payer de nouveaux costards
de meilleur qualité
plus confortables
ils ont tenté.
À grands coups de concerts explosifs et de tournées sans fin.
Mais il faut croire que le confort n’était pas au programme.
Ils resteront les beautiful losers, les majestueux seconds couteaux de cette belle épopée du rock british.
Wilco a bien tenté une carrière solo.
Droit dans ses bottes.
Avec une constance admirable.
Et toujours ce son inimitable
qui l'accompagnera, malgré la maladie, jusqu'à son dernier souffle, sur les scènes qu'il continuait à fouler. Infatigable.
Triste nouvelle.
Tu as été la première bande-son de notre adolescence.
Et je le sais aujourd'hui,
un demi siècle plus tard,
cette bande-son ne nous quitte jamais.
mardi, octobre 25, 2022
Quasi parfait
après 9 longs mois de sommeil
mon blog adoré reprend des couleurs
pour annoncer
le nouveau né de mon duo préféré
(après BigFlo et Oli)
The Quasi
(couple sonic, from Portland, depuis 1993!)
Il aura surtout fallu que je réveille ce Blog pour de bonnes raisons
puisqu'il faut bien l'avouer, la denrée est rare
(du moins
celle qui séduit mes esgourdes)
un nouvel album donc
annoncé par un nouveau single
titre imparable
presque trop produit
mais les vaches sont maigres
et notre duo a faim
il met donc les bouchées doubles
et le résultat est épatant
merci pour ce moment
merci pour ce rappel à l'ordre
merci de secouer cet automne trop doux pour être honnête
et
revenez quand vous voulez
nous sortirons de notre torpeur pour vous accueillir
mon blog et moi
plus
quelques amis
toujours plus nombreux
mardi, janvier 04, 2022
best of
la compile d'une drôle d'année
qui ne nous aura donné qu'à de rares occasions l'envie de danser
la compile la plus courte de l'histoire des compiles, donc
15 minutes
de quoi faire une vaisselle
ou promener son chien
vider une boite de chocolats, que sais-je
à vous de voir
moi c'est tout vu
c'est mon chien qui fait la vaisselle
ici:
lundi, décembre 20, 2021
while my guitar gently weeps
ce petit homme qui descend fièrement l'escalier de l'appartement de son père
une guitare à la main
tu vois cet étui
tu devines cette guitare
cette Epiphone que tu m'as confiée
malgré toi
malgré moi
il y a bientôt 20 ans
jour pour jour
cette guitare et toutes ses petites soeurs
puisque depuis cette froide nuit d'hiver
tu n'allais plus jamais y toucher
ce petit homme
figlio mio
il descend fièrement l'escalier
une guitare à la main
une guitare
que je lui ai confiée
celle de son oncle qu'il n'a pas connu
dont je lui ai beaucoup parlé
il s'en va fièrement à la première répétition
de son premier groupe
il a l'âge que nous avions
quand nous avons commencé
fratello mio
il y a une éternité
nous plaquions les mêmes accords
sur ces manches en bois
avec rage
et ce fut comme une révolution dans les quartiers
qui dormaient depuis trop longtemps
tu vois
ce petit homme qui a un peu de ton sang dans les veines
s'accroche aux cordes de cette guitare avec la même impatience
et pourrait bien nous étonner toi comme moi
qui ressemblera à n'en pas douter
à cette première scène d'école primaire
tu t'en souviens
fratello mio
il y a une éternité
je l'aime ce petit homme
comme je t'ai aimé
et comme je t'aime encore
infiniment
le grand jour n'est pas loin
et je sais déjà que j'aurai du mal à retenir mes larmes
pour un frère disparu
mais pas tout à fait
une guitare qui s'est tue
mais pas tout à fait
love
mercredi, août 18, 2021
Never Mind
Wunderhorse
c'est le nom du nouveau projet solo de Jacob Slater
ancien frontman des Dead Pretties
groupe post-punk éphémère rangé des vélos il y a quatre ans
d'après ses propres dires, l'ami Jacob Slater, livré à lui-même
s'orienterait vers une écriture plus apaisée
tout est relatif
à en juger par le premier extrait de cette nouvelle aventure: Teal
deux accords
rien de trop
mais de la conviction
comme il faut
bravo
(pour la petite histoire
Jacob interprète le batteur des Sex Pistols, Paul Cook
dans le prochain biopic réalisé par Danny Boyle
mais je me doute que ce genre d'info n'intéresse
que les vieilles carnes de boomers
-dont je fais partie
-malgré moi
-fuck off)
mardi, avril 20, 2021
On dirait le sud
(photo Annie Tobin)
Le multi-instrumentiste-producteur Miles Romans-Hopcraft
originaire du sud de Londres
aka WU-LU,
incorpore dans un melting-pot hybride en constante évolution
des ingrédients de funk, soul, voire jazz
à des sons hip hop chahutés par un punk radical
c'est nerveux
jamais convenu
et pourtant évident dès la première écoute
comme ce dernier titre en date "Times"
Puissant
WU-LU se définit comme : "quelqu'un qui aime créer sans slogan ni genre"
Il reste néanmoins proche du mouvement Black Lives Matter et déclare :
«Je suis une personne de couleur. Je serai toujours une personne de couleur
Je parlerai toujours de ce point de vue
Je fais ce que je fais à travers mes propres expériences
Si cela a un caractère politique, qu'il en soit ainsi
mais je n'essaie pas ouvertement de faire de déclarations politiques"
nous non plus
(pas ouvertement)
une déclaration d'amour
tout au moins
pour ce bel OVNI
samedi, mars 06, 2021
Le banjo de Bristol
Kate Stables et son banjo, tous deux originaires de Bristol forment,
avec l'aide de quelques amis, le groupe de folk rock This is the Kit
Le premier album est produit, à Bristol, par John Parish (qui en a produit d'autres, Eels, Giant Sand, et quasi toutes les notes de PJ Harvey)
Le deuxième album est rempli d'invités dont Jim Barr, bassiste de Portishead (Bristol, toujours)
This is the kit signent en 2017 sur le label Rough Trade
et voici déjà le cinquième album dont est issu cet entêtant single:
this is what you did
sorti l'été 2020
mais toujours d'actualité
puisque le monde s'est arrêté
et s'il doit tourner à nouveau,
le monde,
ce sera peut-être accompagné d'un banjo
à Bristol, c'est chose sûre
dans mon salon
aussi
(photo-Coolen Caroline)
samedi, janvier 30, 2021
Velocità
jeudi, décembre 31, 2020
NON ESSENTIEL
Il aura suffit d'un oursin malveillant
minuscule
mais très motivé
pour nous plonger dans l'obscurité totale
de longs mois
avec pour certains
dont je fais partie
le fâcheux sentiment d'avoir fait des choix de vie discutables
au service de...hum, hum, l'expression artistique
pour faire court
dont la terre entière semble pouvoir se passer
et pourtant il y avait du monde au balcon, cette année (re-hum hum)
pour échanger, partager, exprimer cette furieuse envie de musique,
de chansons, de textes, de performances, de sons, de joutes,
ou de blagues libératrices dont ces longs moments de cloisonnement nous privaient.
Certains ont, tant bien que mal, essayé de proposer du neuf
mais ils n'étaient pas nombreux
j'ai retenu ceux qui avaient réussi à me sortir de ma torpeur
et les voici compilés pour clore cette mortelle année
qui ne nous aura fait aucun cadeau
Si le coeur vous en dit
voilà de quoi danser
en boucle
toute la nuit
puisqu'il nous est interdit de nous croiser
avant l'aube
avant des jours meilleurs
https://soundcloud.com/zzm/compile-extraordinaire-2020?in=zzm/sets/blog-96
mardi, décembre 15, 2020
ESSENTIEL
fratello mio,
Il y a 18 ans déjà
tu rentrais d'un concert
tu prenais un dernier verre
et tu t' endormais
dans ce bar où je t'ai retrouvé en pleine nuit
Il y a quelque chose en moi qui n'a jamais quitté cette nuit
18 ans plus tard, ce sont les concerts qui se sont endormis
tu n'aurais pas aimé
Cette pandémie qui a fait se taire depuis de longs mois tout ce pour quoi tu vivais
Je t'imagine, pour y avoir pensé
rire de ce confinement que tu t'étais naturellement imposé depuis ton enfance
depuis ce jour où tu as découvert cet instrument que tu ne quitteras jamais
et avec qui tu t"es isolé des heures, des mois, des années
pour devenir ce musicien exceptionnel
mais
ne pas pouvoir partager avec d'autres ce répertoire qui s'étoffait de jours en jours,
pfff
tu n'aurais pas aimé
alors
nous aurions peut-être échangé quelques notes par écrans interposés
nous aurions bien trouvé une combine pour partager un peu
cette musique qui nous reliait depuis toujours
les salles de spectacles se sont tues,
et les estrades au fond des bistrots restent vides
tu n'aurais pas aimé
tu t'es endormi, il y trop longtemps
je n'ai pas aimé
nous dormons à notre tour
et tu ne m'en voudras pas si je te promets que nous allons tout faire
pour nous réveiller
vite
prépare toi
car de là-haut tu vas sans doute l'entendre
ce boucan planétaire qui se prépare
ce jour là
tu vas aimer
je t'aime toujours
fratello mio
vendredi, septembre 18, 2020
new kid in town
photo by Maxwell Granger
ETHAN P. FLYNN
Jeune gars (à peine 21 ans) né dans le Yorkshire
basé à Londres depuis qu'il quitte l'école, à 18 ans
participe activement à la jeune scène Londonienne
(co-auteur de certains titres sur l'album de FKA Twins,
s'affiche auprès d'autres artistes tels que Slowthai ou Vegyn)
et se décide rapidement à publier sous son propre nom
enregistre un premier album pour le label Young Turks
"B-sides and rarities"
dont les titres à eux seuls méritent le voyage
"Everybody's dying to meet you"
"Are you doing this to hurt me"
et d'où est tiré cette mélancolique douceur que voici
"what you do to me"
elle n'est pas la meilleur,
car elles sont toutes merveilleuses
mais c'est le dernier single en date
une lointaine parenté avec Badly Drawn Boy
dans l'art d'écrire des petites choses plus grandes que la vie
en quelques notes
et en quelques mots
aussi