mercredi, novembre 23, 2022

BACK IN THE NIGHT


( photo: Gus Stewart)


Il reste peu de monde autour de moi pour partager le souvenir de ce grand seigneur ( saigneur?) du pub rock, du rock British...du rock tout court, en fait.

Qui se souvient de lui?

Pour qui a-t-il vraiment compté?

Une poignée d’amis (pas les plus jeunes, certes), mais parmi les meilleurs !

Ceux qui, comme moi, sont passés de la bougie à l’électricité, en un album! 

Pas le premier, Down By The Jetty (des bons Dr. Feelgood), qui n’était pas parvenu à nos oreilles , mais le second Malpractice  qui atterrit sur nos platines en cette année 1975.

Électrochoc !

Et, parmi ce quatuor de prolos surexcités, celui qui, de ses bonds sur scène, dépassait d’une tête ses camarades,

et redéfinissait les règles du guitariste de rock: Wilko Johnson.

Contrairement à la génération précédente, 

ce type n'était pas un guitar hero 

juste un jeune type nerveux,

comme nous , 

prêt à en découdre, 

comme nous, 

infatigable, 

comme nous.

Et qui avait, avec ses copains, l'insolence de redéfinir le monde en trois accords. 

Mais les bons.

Son jeu, inspiré de Mick Green et ses Pirates, était mordant, incisif, tranchant comme une lame,

et le son de sa Telecaster percutait chaque syllabe de l’enfant terrible au chant : le grand Lee Brilleaux


En 1975, ils étaient les plus forts.

Parce qu'ils avaient faim.

Alors ils ont dressé la table 

et nous ont becquetés tout crus.

Et le mouvement punk,

déjà   prêt à la renverser,

(la table)

attendait son tour ( une question de mois…1976/77)

Mais avant de passer à l’arrière plan du déferlement «  no future », 

ils ont tenté de braquer la caisse, histoire de se payer de nouveaux costards

de meilleur qualité 

plus confortables

ils ont tenté. 

À grands coups de concerts explosifs et de tournées sans fin.

Mais il faut croire que le confort n’était pas au programme.

Ils resteront les beautiful losers, les majestueux seconds couteaux de cette belle épopée du rock british.

Wilco a bien tenté une carrière solo. 

Droit dans ses bottes. 

Avec une constance admirable. 

Et toujours ce son inimitable

qui l'accompagnera, malgré la maladie, jusqu'à son dernier souffle, sur les scènes qu'il continuait à fouler. Infatigable.

Triste nouvelle.

Tu as été la première bande-son de notre adolescence. 

Et je le sais aujourd'hui, 

un demi siècle plus tard,

cette bande-son ne nous quitte jamais.