Nous y sommes
décembre
le mois des fêtes
et des guirlandes
des sapins et des cadeaux
le mois maudit
aussi
par ici
depuis cet hiver 2002
où tu as rendu les armes
fratello mio
je me suis souvent considéré en sursis depuis ce jour-là
comme si on m'accordait un peu plus de temps
comme si chaque jour était ajouté, sans que je ne comprenne pourquoi
aux jours que nous avions passés ensemble
et je me suis parfois dis : à quoi bon...
puisque depuis nos plus jeunes années nous avions construit ensemble
nous devions vieillir ensemble
nous étions une famille
le même sang
et comme une bâtisse, tu en étais l'un des murs porteurs
tu comprends si, depuis ton départ, il m'arrive de chanceler.
je ne suis plus très solide
tiens
pour preuve
au printemps je me suis cassé l'humérus
sexagénaire friable
et me croiras-tu si je te dis qu'une de mes premières pensées fût que je ne pourrai plus jouer de guitare avant longtemps
quelle idée
te souviens-tu quand tu t'étais cassé le poignet à l'armée, et qu' à la première perm tu avais honoré un concert malgré le plâtre
solide
un mur porteur, je te dis
tu me manques mon frère
rien qu'à l'écrire j'en ai les larmes aux yeux
tu vois celui qui reste n'est pas le plus fort
mais il pense à toi
chaque jour qui passe
chaque jour de plus
je t'embrasse
tellement
2 commentaires:
Oh la la qu’est-ce que tu écris bien !
C'est très beau Olivier. "c'est très toi", "c'est très vous".
Tu sais, nous autres, on n'oublie pas 💕
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