mardi, mars 13, 2018

Cette année là





Il y a donc 40 ans cette semaine, puisque c'était précisément le 11 mars 1978,
que je montais pour la première fois sur une scène,
au creux de cette vallée industrielle du Grand Est.
Un combo punk: Bloc 96 (d'où l'intitulé de ce blog).
Poste occupé: la batterie.
Mon frère, Pipo,  à la guitare,
et mes potes Rol à la basse, et, last but not least, Ginger au chant.

Et c'était, je m'en souviens comme si c'était hier, à la fin des balances
(derniers réglages avant le concert), que nous avions croisé un homme en pleurs,
qui promenait tristement son chien,
et qui nous annonçait la mort de Claude François.
Et même si nous n'avions jamais souhaité la disparition de quiconque,
le retrait des ondes (croyions-nous) de cet archétype de chanteur à midinettes
aurait dû nous mettre en joie. Surtout que notre présence dans cette salle était motivée par le rejet massif de toute cette soupe qui remplissait nos assiettes depuis trop longtemps.
Pourtant nous avons tenté de réconforter ce brave homme qui semblait profondément touché.

Puis nous avons regagné la salle pour présenter bientôt un répertoire composé exclusivement de reprises accélérées des standards rock'n roll de l'époque. Les Stones, le Velvet, les Stooges, et quelques autres de la même espèce.
Aucune nostalgie aujourd'hui.
Juste un clin d'oeil à ce petit gars, dans sa dix-huitième année, qui ne se doutait pas qu'il allait encore suer, 4 décennies plus tard, sur une scène non loin de la vallée.
Avec un plaisir intact.
Et, suprême ironie, en incluant au répertoire une de ses idoles des débuts, le Velvet Underground, dans une reprise de choix:
" i'm not a young man anymore "
(je ne suis plus un jeune homme).

Who cares

Fuck off