vendredi, décembre 14, 2012

Pipo


Il y a dix ans déjà.
Comme si c'était hier.
Dix ans que tu es parti, fratello mio.
Nous n'avions même pas dix ans sur cette photo, à Francavilla al Mare (près de Pescara, en Italie), à la fin des années 60. Et pourtant, déjà une quantité astronomique de souvenirs liés à nos aventures estivales. Car chaque été nous avions les pieds dans le sable, et la tête au soleil. A cet âge là, dix ans c'est toute une vie.
Et aujourd'hui, dix ans,
C'était tout juste hier.
Peut-être parce que tu n'es jamais vraiment parti.
Peut-être parce que tu nous manques encore énormément, et que le temps n'y fait rien.
Peut-être parce que j'entends encore le son de ta guitare.
Peut-être parce que mon fils Lilo (tu vois c'est comme Pipo, à une lettre près...) qui a 5 ans dans une semaine, a demandé une guitare au père Noël. Et que j' imagine très bien Tonton Pipo lui montrant comment faire de la musique en posant quelques doigts sur les cordes.
Je vous vois tous les deux dans un coin, noyés dans le brouhaha du réveillon, concentrés sur ces petits doigts qui se placent tant bien que mal sur le manche de cette première guitare.
Et moi, à l'autre bout de la pièce, je ne vous aurais pas quitté des yeux.
Et j' aurais veillé à ce qu'on vous foute une paix royale.

les Maya ont prévu la fin du monde dans quelques jours.
Pour moi le monde s'est écroulé il y a dix ans. Et ça personne ne l'avait prédit.
Si j'écris cette lettre ouverte, c'est parce qu'il n'est pas rare qu'un de nos amis me parle encore de toi. Ils sont donc nombreux à signer cette lettre avec moi.
Je vais prendre ma guitare et jouer quelques accords de blues.
C'est la moindre des choses, en ce jour anniversaire.
En pensant à la manière de transmettre à ce petit enfant ce que tu m'avais transmis alors que j'étais à peine plus grand que lui.
J'ai eu le meilleur des professeurs.
Le meilleur des frères aussi.
Il est temps pour moi d'être à la hauteur.

Alors quoiqu'en pensent les Mayas, la vie va continuer.
Et en musique.
je t'embrasse, frattelo mio.
Très fort.
zézé.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très émouvant...